Etik et Sol travaille à créer des liens entre ici et là-bas. Ces liens se concrétisent par la synergie de différentes pédagogies, techniques d’animation, valeurs éducatives, venues de multiples coins du monde.
Lisbeth Bedregal est une éducatrice péruvienne vivant en France depuis plusieurs années. Membre de l’association, elle collabore à différentes activités telles que la conception d’animations et de formations en éducation à la citoyenneté internationale. En témoignant de son expérience au Pérou et en apportant ses compétences, elle permet à Etik et Sol d’enrichir le contenu de ses réalisations.
Au quotidien, c’est un échange professionnel et surtout humain entre Catherine («la française») et Lisbeth («la péruvienne») qui enrichit les pratiques de l’une et de l’autre.
Quelle a été ton éxpérience en tant qu’animatrice au Pérou ?
«J’avais 16 ans quand je me suis engagée dans les organisations de jeunes de mon quartier « Comas » situé à la banlieue de Lima. On cherchait à améliorer nos conditions de vie et pour cela on devait intervenir, mobiliser, sensibiliser, animer, créer et coopérer. J’ai appris sur le terrain comment faire et j’ai senti le besoin de me former là dessus. Au départ c’était un engagement bénévole, puis, je suis devenue salariée d’une des ONG locales qui animent des processus de participation citoyenne auprès de jeunes. Aujourd’hui, 12 ans après, animer c’est pour moi une passion, j’aime le faire auprès de jeunes, mais aussi d’adultes et sur de sujets divers.»
Ton ressenti sur tes expériences de travail avec des français?
«Français et péruviens, on a des manières différentes de travailler. On est confronté à un autre public et on a d’autres contraintes. C’est tellement enrichissant d’apprendre cela ! En partageant nos expériences nous pouvons tester des pratiques d’ici et de là bas. Cela demande une valorisation de l’expérience de l’autre, de l’écoute et une compréhension de la diversité.»
Que penses-tu des techniques d’animation françaises, de la pédagogie, du rapport avec l’éducation? Est-ce que c’est pareil au Pérou?
«Au Pérou nous partons toujours de chansons, de la dance, du jeu. Ainsi, les animations sont de déclencheurs d’espaces de discussion dans lesquels nous prenons un rôle de « facilitateurs ». Nous ne sommes pas là pour donner notre avis, mais pour faciliter l’expression de la parole. De ce que j’ai pu observer en France, les animations rentrent plus facilement dans la parole : lire, écrire, questionner ; par contre danser, jouer de fois n’est pas dans le programme.
J’aime bien la place importante qu’on donne en France à l’éducation et aux associations. Elles sont reconnues pour leur travail et leur rôle, elles sont financées. On est encouragé à y participer. Au Pérou, ce n’est pas encore le cas.»
L’animation de jeunes par les jeunes et pour les jeunes.
«Promouvoir et accompagner l’animation « de jeunes par les jeunes et pour les jeunes » a été l’un de fils conducteur de mon travail et de mon engagement. Cela permet de passer de la sensibilisation à l’action. En même temps ça permet de développer chez les jeunes de capacités d’expression. Qui mieux que les jeunes pour toucher d’autres jeunes avec un langage et des actions qui leur parlent ?»
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